CHÂTEAU GOMBERT
Après l’indépendance de l’Algérie, en l’été 1962, il y eut une arrivée massive de juifs fuyant le pays pour rejoindre la métropole.
Aussitôt, Rikki se rendit à Marseille pour rencontrer les responsables communautaires ainsi que les chefs des Éclaireurs Israélites.
Il n’y avait alors aucune stratégie élaborée quant à l’aide que le DEJJ apporterait aux nouveaux arrivants.
Progressivement, s’est imposée l’idée de créer un centre aéré destiné à distraire les enfants pendant que les parents organisaient leur installation et leur nouvelle vie.
Rikki était accompagnée de Salomon Aflalo, de Simon Busbib, de Haîm Shiran et de bien d’autres encore.
Les moniteurs, pour leur part, ont été recrutés sur un simple appel téléphonique ou, directement au quartier latin où ils avaient coutume de se réunir. Il y avait de plus, parvenant par car depuis le Maroc, des éducateurs, un cuisinier et divers équipements indispensables.
Si certains enfants étaient accueillis durant toute la journée, d’autres passaient la nuit dans le campement installé sur la propriété dite Château Gombert située aux environs de Marseille.
J’étais étudiant à Bordeaux lorsque Rikki m’a carrément réquisitionné pour prendre en charge les enfants me demandant de leur faire faire divers travaux manuels.
Ainsi, durant presque un trimestre, l’équipe mise en place par Rikki et le DEJJ a assuré avec beaucoup de bienveillance à ces expatriés le gite, le couvert et de multiples activités éducatives et ludiques.
Il y avait également au sein de cette équipe une psychologue chargée de veiller sur les enfants traumatisés par leur déracinement brutal.
Raphaël SERFATY