MA PÉRIODE DU DEJJ À LYON
Je suis arrivé à Lyon en Août 1962, après avoir atterri à Marseille et être passé par La Flèche (Sarthe) et Saumur (Maine-et-Loire).
J'ai été scolarisé en classe de seconde au Lycée Chaponnay à Lyon. Dès les premiers jours d'école, j'ai sympathisé avec Roger PARTOUCHE-SEBBAN et Maurice AMOYAL, deux juifs pieds-noirs. Cette rencontre m'a permis de m'approcher d'un mouvement de jeunesse juif, le D.E.J.J. (Département Éducatif de la Jeunesse Juive) dirigé par Salomon (Autruche) et Esther (Fléole) ABITBOL. Cette rencontre a été très bénéfique pour moi car elle m'a permis de m'identifier et de consolider mon appartenance à la communauté juive. De plus j'ai pu me créer un véritable cercle d'amis qui partageaient les mêmes valeurs que moi.
En Juin 1963, Esther me proposait de faire un stage de moniteur de colonies de vacances pris en charge totalement par le D.E.J.J. Ce stage organisé par l' U.F.C.V. en partenariat avec le DEJJ se déroulait à Brunoy (Essone) dans un internat Cacher, pendant 10 jours. A l'issue du stage, le directeur m'a délivré une attestation qui m'a permis de faire une première session de moniteur stagiaire. Cette première expérience s'est déroulée en Haute-Savoie (Boége) durant l'été 1963 (3 semaines en juillet et 3 semaines en août). J'ai encadré et animé un groupe d'enfants de 8 à 12 ans sous la direction de Salomon et Esther ABITBOL Mon expérience s'est répétée d'année en année jusqu'en 1967.
Ces années de colos ont été des moments inoubliables. J'ai vécu des Chabbatoths comme jamais auparavant. La joie débordante des colons dans leurs habits de chabbat, chantant des psaumes autour de la table m'a frappé et impressionné. Que dire des moments où nous faisions Kabalath Chabbat en pleine nature ? Tous ces souvenirs, gravés dans mon esprit, me donnent du baume au coeur quand j'y repense.
Le DEJJ m'a permis de retrouver les valeurs d'un judaïsme authentique et m'a ouvert à la pratique quotidienne des mitsvoth. C'est ainsi que depuis cette rencontre j'ai commencé à mettre les tefilines régulièrement, à faire les 3 prières journalières, à faire birkat hamazone après les repas... etc. Aujourd'hui encore, je remercie tous les cadres du DEJJ de m'avoir accompagné dans ce cheminement.
Ces colonies m'ont laissé de bons souvenirs tels que la préparation des camps avant l'arrivée des colons. Avec Jean-Claude Bensoussan et Dov Ghenassia nous avions installé les tentes dortoirs de 6 lits chacune, les lits de camp et la tente marabout qui devait servir de réfectoire et de salle d'activités en cas de mauvais temps.
En dehors des colonies, le D.E.J.J. avait pour mission de prendre en main cette communauté d'adolescents et de leur offrir des activités orientées sur la vie juive et l'identité juive. C'est ainsi que dans plusieurs quartiers de Lyon, étaient organisées des rencontres les mercredis et dimanches. Je me souviens avoir encadré et animé les ados de Villeurbanne dans un local préfabriqué situé à l'angle du Cours Emile Zola et rue du 4 Août.
Paul BENSADOUN
DEJJ LYON