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Témoignages

UNE MERVEILLEUSE AVENTURE — La Saga
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UNE MERVEILLEUSE AVENTURE

👤 Haïm BENLOLO - Bélier 📍 Lyon 🏷️ Centres de vacances 🎗️ JAC 📅 1962

UNE MERVEILLEUSE AVENTURE

faite de rencontres et d’amitiés indéfectibles

Arrivée à Saint-Etienne en pleine guerre, l’adolescente que je suis est en pleine interrogation. Ce départ expéditif décidé en quelques minutes sans même saluer nos voisins, le manque de moyens, des parents qui se battent au quotidien, y ont largement contribué et m’ont fait percevoir combien je suis différente des autres jeunes de mon âge, des élèves de ma classe. Je recherche donc tout naturellement la compagnie de personnes qui me ressemblent, c’est le cas entre autres de tous les jeunes Juifs arrivés en masse d’Afrique du Nord.

C’est ainsi que je rejoins à Lyon en 1963 le mouvement du DEJJ, Département éducatif de la Jeunesse juive, créé en France en urgence pour encadrer cette jeunesse en déshérence sous l’initiative et la direction d’un grand Monsieur, Edgar GUED de son totem scout Lynclair (Lynx clairvoyant). Lynclair est un visionnaire aux qualités humaines exceptionnelles. Il fait appel pour la cause, aux anciens responsables de ce mouvement déjà existant au Maroc et aux anciens éclaireurs d’Algérie. Tous se mobilisent en créant un programme d’intégration. Le mouvement devient pour moi un véritable foyer et la chance me fait rencontrer trois éducateurs au vécu extraordinaire, Autruche, Fléole et Bélier. C’est sous leur nom de totem que je fais leur connaissance. Bélier toujours souriant et volontaire, un fonceur qui sait être débonnaire, mais donner si nécessaire ses coups de bélier, Autruche, un vrai leader, aussi grand qu’il est honnête, bien posé sur ses longues jambes, rapide, discret, mesuré, concret et Fléole, son épouse efficace et fonceuse, rien ne l’arrête. Ils sont tous trois de tous les combats, courent dans les cités pour s’occuper des jeunes dans toute la région lyonnaise, Vaulx-en-Velin, Saint Fonds, la Duchère. Ils m’enseigneront les valeurs essentielles au développement de l’adolescente égarée que je suis, les valeurs de tolérance, de solidarité, de créativité et surtout ce qui me manque le plus, retrouver confiance en moi. Cette même année, je pars en camp de vacances à Levens dans les Alpes Maritimes. Commence alors une merveilleuse aventure faite de rencontres et d’amitiés indéfectibles, Marlène que j’ai connue à six ans, en colonie de vacances à Morgins, Nicky pleine d’entrain, « la mascotte » du camp, Alain (Amédée), Norbert, Carole, Maurice, Reine et tant d’autres… la liste est longue.

Eté comme hiver, d’un camp à un autre, je n’ai de pensées que pour ces retrouvailles entre copains, Tour de Mare, Boltigen, Gwatt thun.

À San Pellegrino (Corse 1964) le camp est sous tentes. Je suis nommée « volontaire » pour être la cuisinière du camp. Tous les deux jours environ, arrive de Folelli, un hameau situé à quelques kilomètres de nous, une camionnette chargée, essoufflée et bringuebalante, conduite par un jeune gars long et fin au surnom de Bambou, Charles Ohnona, et à ses côtés, un autre gaillard, longiligne, maigre, très souriant, à la moustache noire et drue.

- Bonjour Madame Maud me dit-il avec beaucoup d’aplomb.

En un tour de main et sous un soleil torride, il décharge du camion boîtes de conserve, pâtes et autres victuailles qu’ils nous ont apportées. Avant de poursuivre son expédition, il m’adresse d’un ton autoritaire et expéditif.

- Bon… tu te débrouilles avec ça n’est-ce pas, Madame Maud !

C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Raymond Fitoussi. Depuis et aujourd’hui encore, il continue à m’appeler Madame Maud.

Les années soixante ont été pour moi une période heureuse, dynamique et très riche. Ces rencontres au mouvement m’ont donné un vrai élan de chaleur, de vivacité, m’ont dynamisée après une intégration en France si difficile. Je ne  sais ce qu’aurait été ma vie si je n’avais eu la chance inouïe de faire partie du mouvement . Le DEJJ a été ma maison, ma famille, j’y ai tout appris. Il m’a facilité mon intégration en France, m’a enseigné la tolérance, m’a appris à aller à la rencontre de l’autre. Cette aventure humaine m’a nourrie. J’y ai rencontré mon mari. Notre groupe constitue une belle mosaïque qui reflète bien la diversité des origines sociales, des cultures (sépharade, ashkénaze), d’opinions et appartenance politique et religieuse (gauche, droite, laïque, religieux). Les confrontations sont entre nous toujours houleuses, les sujets de désaccord nombreux, on se dispute, mais toujours dans une fraternité, une sororité, un respect mutuel des plus remarquables. Mes enfants qui ont grandi en Israël ont toujours été très impressionnés des liens authentiques qui nous unissent, de nos complicités malgré toutes nos différences.

Puis sans doute, tous ces liens nous ont amené à réaliser une belle aventure décidée en quelques secondes.

Invités à Marseille le dix-neuf novembre 1977 chez un responsable du mouvement au surnom d’Otarie (André Darmon), Régine, son épouse, une petite femme pudique et discrète nous ouvre la porte. Otarie, aux yeux rieurs masqués par de grosses lunettes noires, est d’un tempérament jovial. Il est heureux de nous recevoir. En effet, le jour est grave, nous allons assister en direct, à la télévision, à l’arrivée en Israël, du président égyptien Anouar el Sadate. La présence chez Otarie, du général israélien, Ouzi Narkis, rend ce moment inattendu et émouvant. Il a libéré la vieille ville de Jérusalem en juin 1967. En admiration devant l’audace du président Sadate, Ouzi nous fait partager son intime joie de parler enfin de paix. Il nous explique, commente, nous transporte avec émoi dans les combats qui ont redonné enfin la liberté au peuple juif de prier au mur des Lamentations (le Kotel).

Le téléphone sonne. Claude Laloum, un autre responsable du mouvement, nous informe qu’il organise un groupe d’Alya avec le MAF pour l’été 1978. En cinq minutes, la décision est prise.

     - On y va, s’est écrié Otarie.

     - On y va nous avons répondu.

Les dés sont jetés, la date fixée. Un rêve fou va bientôt se concrétiser.

Nadine, Raymond, Richard et moi, plus d’une trentaine de famille répondons présents. Et le 31 juillet 1978, nous prenons le bateau. Nous avons vécu une belle aventure, quelquefois difficile, quelquefois moins mais très certainement enrichissante et formidable, une aventure que nous ne regretterons jamais.

Bien plus tard, j’ai eu le bonheur de rencontrer un autre responsable du DEJJ, Boulette, Georges Fhal ,comme son totem l’indique ,fort et petit mais tellement grand par sa vivacité d’esprit, son humour, son intelligence et une expérience pédagogique impressionnante. J’ai eu la chance d’etre son aide de camp dans une colonie de vacances à Ben Shemen qu’il dirigeait et ses compétences m’ont touchée et subjuguée.

 

Maud LEVY - BERREBY

DEJJ LYON – TEL AVIV

 

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